Radouan Zeghidour : Chronicles of a Scoundrel

About the exhibition

'I encountered Scoundrel on the Saint Michel Bridge one dull, grey and sad day, as often it is in Paris . On the bridge, as always, daily waves of working people and tourists streamed endlessly, and enthroned in the middle of this banal scene was a strange profile, a motionless and tragic spectre. Facing the Seine, he stared at the flowing river which seems to carry everything with it everyday. With a plastic bag erected on his head like a crown, Scoundrel had this hybrid allure of a lost swan, a ruined poet and of a Prince of the underworld.

A hunter-collector, he elected himself as a protector of the heritage, he wandered tearing fragments of the walls of the capital each day, like small pieces of crusts he meticulously organised in his pockets. A scavenger of his kingdom, he collected these flowers and these barks of shantytown, to construct a true book of spells, a herbarium of concrete, made of fragments and vestiges of what had made the history of his city, ironworks with ornaments at the Court of the beggars, the Roman ruins with the most ostentatious engravings.

Like Blaise Pascal, who had hidden all this thoughts in his jacket, every day Scoundrel embroidered these rags, extracts of the city. And that morning, it was by approaching him that I discovered on the ground a fragment of his treasure. A small scrap made of strange material, condensed of his collection, and which was a veritable chronicles of memories carried out with assiduity of a scientist and the fervour of a despote. In this collection of the fragments is a pell-mell, the drawings of Medusa as an allegory of the panopticon, drawings of prisoners who he named my Flowers of Prison, a profile of Notre Dame of Misery, the patron saint of all who are poverty-stricken, and the particularly atrocious and frightening chimeras.'

Radouan Zeghidour

J'ai rencontré Vaurien sur le Pont Saint-Michel, un jour morne, gris et terne, comme sait si bien l'offrir Paris. Sur ce pont, comme toujours, s'écoulait le flux quotidien d'employés et de touristes, et au milieu de cette banalité, tronait une silhouette étrange, un spectre immobile et tragique. Tourné vers les eaux de la Seine, i fixait le fleuve qui s'écoule, et qui chaque jour semble tout emporter avec lui. Avec son sac plastique dressé sur la tête comme une couronne, Vaurien avait cette allure hybride du cygne égaré, du poete ruiné et du Prince des bas-fonds.

Chasseur collecteur, il s'était élu protecteur du patrimoine, il errait chaque jour en arrachant des fragments aux murs de la Capitale, comme des petites crouttes qu'il rangeait minutieusement dans ses poches. Chiffonnier de son royaume, il collectait ces fleurs et ces écorces aux bas fonds, pour en constituer un véritable grimoire, un herbier du béton, fait de fragments et de vestiges de ce qui avait fait l'histoire de sa ville, des ferroneries ornementés à la cour des gueux, des ruines romaines aux gravures les plus ostentatoires.

A la maniere de Blaise Pascal, qui avait caché toutes ses pensées dans sa veste, Vaurien brodait chaque jour ces chiffons extrait à la ville. Et ce matin là, c'est en m'approchant de lui, que j'ai découvert au sol, un fragment de son trésor. Un petit lambeau fait d'une matière étrange, condensé de sa collection , et qui était une véritable chroniques de souvenirs menés avec l'assiduité du scientifique et la ferveur du despote. Sur ce fragments se trouvaient pêle mêle, des croquis de la Méduse comme allégorie du panoptique, des dessins de prisonniers qu'il surnommait mes Fleurs du Bagne, une silhouette de Notre Dame de la mouise, la Sainte Patronne de toutes les petites bourses et des chimères particulièrement atroces et inquiétantes.

Radouan Zeghidour

image: Radouan Zeghidour